W. Chirod, L`ÉTRANGE EXPLORATION ORGANIQUE D`UNE JEUNE ARTISTE BIENNOISE, Le Quotidien Jurassien, 2006
- Einzelausstellung
Musée jurassien des Arts, Moutier - Le Quotidien Jurassien
W. Chirod
L’étrange exploration organique d’une jeune artiste biennoise
Romana Del Negro et «Art en péristyle» se côtoient au Musée jurassien des arts, à Moutier
Le Musée jurassien des arts, à Moutier, propose dès aujourd’hui et jusqu’au 19 novembre, deux nouvelles expositions. L’une est consacrée à Romana Del Negro qui propose deux installations singulièrement organiques. L’autre, Art en péristyle, s’adresse en priorité aux écoles et poursuit un but pédagogique sur le thème de la relation entre art et architecture.
Place tout d’abord à la création contemporaine et à une oeuvre étrange, sensuelle, dynamique.
Romana Del Negro, une artiste née en 1968 à Oberstammheim (ZH) et établie depuis plusieurs années à Bienne, a créé une immense installation murale, qui d’ailleurs déborde des murs, dans la grande salle de l’annexe au bâtiment historique du musée. En morceaux de papier et de PVC colorés épinglés aux murs ou à même le sol, son oeuvre figure le mouvement et la respiration, dans une intense représentation de flux allant et venant entre des points nodaux.
Romana Del Negro a trouvé son inspiration dans les domaines de la médecine, des manipulations et mutations génétiques. Transcription de radiographies, avec leurs transparences et leurs opacités, l’oeuvre peut également être vue comme une cartographie insolite d’un monde à découvrir. Le titre de l’oeuvre, Sok, a été choisi dans une langue ima-ginaire pour sa sonorité sèche, courte, coup de poing.
- Au soussol du même bâtiment, une seconde installation de l’artiste offre un prolongement à la réflexion lancée à l’étage. Injawa Schodau – un titre emprunté à une langue imaginaire, comme Sok – immerge le visiteur dans un univers aqueux. Ce montage audiovisuel de 24 minutes, diffusé par quatre projecteurs, renvoie, par des fondus enchaînés et des superpositions d’images floues, à l’infiniment petit de l’eau comme élément constitutif du corps humain, mais aussi à l’infiniment grand des fonds sousmarins. L’oeuvre est soutenue par une bandeson composée de bruits étranges et de chuchotements, toujours empruntés à une langue imaginaire.